Des élèves… étranges? Tensions dialectiques entre le besoin de nommer et la crainte de stigmatiser

Tania Ogay – University of Fribourg

Keywords:

éducation, psychologie sociale, identités culturelles

Abstract

Il en va du champ scolaire comme des autres domaines d’action des professionnels de la relation : l’intervention se base sur une catégorisation permettant d’identifier une population et de définir ses besoins afin de tenter d’y répondre. La psychologie sociale et plus particulièrement la cognition sociale montrent combien le processus de catégorisation est complexe et sujet à des biais. Depuis qu’elle a pris conscience de la diversité de son public, l’école cherche comment nommer ces élèves qui s’écartent de la norme, révélant combien celle-ci est un mythe. Rien que pour la diversité linguistique et culturelle il est ou a été question des élèves « étrangers », « immigrés », « issus de la migration », « issus de la diversité », « ethniques ou ethnicisés », « nouvellement arrivés », « allophones », etc… Soulevant des problématiques bien réelles qui affectent le vécu scolaire de « ces » élèves, ces étiquettes s’avèrent toujours insatisfaisantes du fait de leur incapacité à refléter la complexité du réel et du risque d’y enfermer les individus qui se retrouvent affublés d’identités souvent stigmatisantes. Chercheurs comme acteurs scolaires sont pris dans une tension dialectique insoluble car renoncer à nommer ces catégories d’élèves « étranges » reviendrait à les ignorer.

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