Appels à contributions

Appel à contributions pour le Cahier n° 18 : Suzanne Bachelard (english version below)

Les propositions d’articles, d’une longueur de 30 000 à 50 000 signes, espaces et bibliographie comprises, doivent être envoyées par mail à l’adresse cahiers.bachelard@u-bourgogne.fr d’ici le 20 décembre.

Les propositions retenues par le comité éditorial seront ensuite soumises à une évaluation en double-aveugle par des pairs. Voir le Guide pour la préparation des manuscrits.

De Suzanne Bachelard, née en 1919 et décédée en 2007, on retient souvent les photos de Suzanne enfant, fille unique de Gaston Bachelard, élevée par son père qui l’a initiée dès son plus jeune âge aux congrès de philosophie. Au-delà de cette image, l’œuvre et la carrière de cette historienne et philosophe des sciences ont jusqu’à présent été peu étudiées. Ce numéro des Cahiers Gaston Bachelard cherche à y remédier en invitant à analyser différents aspects de la vie et de l’œuvre de Suzanne Bachelard.

Licenciée de mathématiques et agrégée de philosophie en 1946, Suzanne Bachelard commence sa carrière comme agrégée-répétitrice à l’École normale supérieure de Sèvres, et soutient ses thèses de doctorat d’État en 1957. Sa thèse principale de doctorat d’État a pour titre La conscience de rationalité : étude phénoménologique sur la physique mathématique (Suzanne Bachelard 1958a; Russo 1959) ; sa thèse complémentaire consiste en une traduction et un commentaire de Logique formelle et logique transcendantale de Husserl (Husserl 1957; Suzanne Bachelard 1958b; Lacroix 1958; Piatier 1957). Suzanne Bachelard obtient d’abord un poste de professeure à l’université de Lille, avant de devenir professeure à la Sorbonne en 1963 et directrice de l’Institut d’histoire des sciences et des techniques de 1971 à 1984 (Mosconi 2007; Pariente 2007; Gayon 2016).

Nous mettons en avant trois axes dans l’étude de son œuvre, tout en accueillant toute autre proposition qui entrerait dans le thème de ce numéro.

 

Axe 1 : Une réception de la phénoménologie husserlienne

Un premier axe d’étude de l’œuvre de Suzanne Bachelard consiste à étudier son rôle dans l’histoire de la phénoménologie française et, plus spécialement, dans l’histoire des réceptions françaises de la phénoménologie husserlienne. On pourra lire, dans cette perspective, le commentaire que Suzanne Bachelard a proposé de la logique de Husserl (Suzanne Bachelard 1958b; Benoist 1997), mais également l’effort proposé dans La conscience de rationalité pour appréhender la spécificité de la démarche scientifique en mobilisant les ressources conjointes de l’épistémologie bachelardienne et de la phénoménologie husserlienne.

Dans l’étude de ces textes, on pourra notamment se demander si Suzanne Bachelard reconnaît la pertinence de l’opposition entre une « philosophie du sujet » et une « philosophie du concept » dont Foucault (1994) a soutenu qu’elle était structurante dans l’histoire de la philosophie française du XXe siècle, ou si elle contribue à la remettre en cause. Foucault trouvait cette distinction formulée dans l’œuvre de Jean Cavaillès (1947), qui avait élaboré sa propre conception de l’activité scientifique dans une critique serrée de la logique transcendantale husserlienne (Vissio 2019). On pourra ainsi se demander ce qui singularise l’approche de Suzanne Bachelard parmi ces lectures épistémologiques de Husserl, en la comparant à celles qui ont été proposées par Cavaillès ou par des auteurs comme Gilles-Gaston Granger ou Jean-Toussaint Desanti.

 

Axe 2 : Suzanne Bachelard historienne des sciences

L’autre axe mis en avant dans ce numéro porte sur la pratique de l’histoire des sciences portée par Suzanne Bachelard. Nous accorderons une place importante à l’article « Épistémologie et histoire des sciences » (Suzanne Bachelard 1970), où elle définit ses propres orientations historiographiques en prenant position par rapport à celles de Gaston Bachelard (1972), mais aussi d’Alexandre Koyré (1966), Georges Canguilhem (1955) ou Michel Serres (1967). Selon Suzanne Bachelard, les principes historiographiques défendus dans « L’actualité de l’histoire des sciences » (Gaston Bachelard 1972) fondent une historiographie où « l’intérêt pour l’histoire est subordonné à l’intérêt pour la science » (Suzanne Bachelard 1970, p. 44). Soulignant les limites de cette dernière approche, elle cherche à ouvrir la possibilité d’une étude des sciences qui, tout en continuant à se présenter comme une « histoire épistémologique » (p. 46) et à assumer un caractère rétrospectif et normatif, propose une mise en œuvre plus prudente de l’histoire récurrente, qui se concentre sur « la micro-histoire » (p. 49) plutôt que sur les grands récits, et qui met en question les découpages spontanés du savoir. On pourra ainsi chercher à situer les positions de Suzanne Bachelard dans les débats sur la spécificité de l’histoire des sciences (Grimoult 2003), en les comparant notamment aux textes de Canguilhem (1975; 2009) ou Foucault (2008) qui reprennent également de l’œuvre de Gaston Bachelard cette question de la spécificité de l’histoire des sciences.

Un autre texte qui pourra retenir l’attention est « Quelques aspects historiques des notions de modèle et de justification des modèles » (Suzanne Bachelard 1979), où Suzanne Bachelard apporte une contribution à une épistémologie des modèles (Perru 2004; Varenne 2014), en formulant notamment une critique des thèses de Pierre Duhem (2016). Pour voir ces partis pris épistémologiques et historiographiques à l’œuvre dans l’étude de l’histoire des sciences, il serait particulièrement précieux de proposer une lecture des études historiques qui nourrissent La conscience de rationalité, prolongés par les travaux en histoire de la mécanique que Suzanne Bachelard a consacrés à Maupertuis et au principe de moindre action (Suzanne Bachelard 1958c; Suzanne Bachelard 1961), et par ses travaux en histoire de l’algèbre (Suzanne Bachelard 1967).

 

Axe 3 : Suzanne héritière et éditrice de Gaston

Un troisième axe consisterait à approfondir l’étude de ce qu’a impliqué, pour Suzanne Bachelard, d’être la fille de Gaston. Nous avons déjà mis en avant, dans la présentation des deux axes précédents, l’importance que le dialogue avec l’œuvre de Gaston Bachelard avait prise dans son propre itinéraire d’historienne et de philosophe des sciences. Mais parallèlement à cette comparaison des œuvres des deux Bachelard qui cherche à y déceler des formes d’héritage intellectuel, d’autres ressources pourraient être mobilisées pour interroger ce statut d’héritière d’un point de vue sociologique. On pourrait par exemple se proposer d’éclairer la trajectoire de Suzanne Bachelard par une étude sociologique des carrières féminines (Fauvel, Coffin et Trochu 2019), qui interroge les formes et les effets qu’a eu sur cette carrière le fait d’être immédiatement identifiée comme étant la fille de Gaston Bachelard. Une telle étude pourrait ainsi contribuer à montrer quelles possibilités et quelles impossibilités caractérisent les carrières féminines placées sous le signe de l’héritage du père, Suzanne Bachelard offrant une étude de cas remarquable dans la mesure où elle a occupé, à la fin de sa carrière, exactement les mêmes fonctions que celles qu’avait son père.

Il est également possible d’aborder cette question de l’héritage en un sens plus littéral, pour souligner que Suzanne Bachelard a eu un rôle d’exécutrice testamentaire. On pourra notamment étudier, dans cette perspective, le travail éditorial effectué par Suzanne Bachelard dans la publication posthume des *Fragments d’une poétique du feu* de Gaston Bachelard, en se demandant quels ont été les choix effectués dans l’établissement du texte, et quelle lecture Suzanne Bachelard y a donné de l’œuvre de son père.

 

Bibliographie indicative

Bachelard Gaston, 1972, « L’Actualité de l’histoire des sciences » dans L’engagement rationaliste, Paris, Presses universitaires de France (coll. « Bibliothèque de philosophie contemporaine »), p. 137‑152.

Bachelard Suzanne, 1979, « Quelques aspects historiques des notions de modèles et de justification de modèles » dans Élaboration et justification des modèles, Paris, Maloine, vol. 2/1, p. 3‑19.

Bachelard Suzanne, 1970, « Épistémologie et histoire des sciences » dans Actes du XIIe congrès international d’histoire des sciences, 1. A : Colloques, textes des rapports, Paris, A. Blanchard, p. 39‑51.

Bachelard Suzanne, 1967, La représentation géométrique des quantités imaginaires au début du XIXe siècle, Paris, Palais de la Découverte (coll. « Les conférences du Palais de la Découverte Histoire des sciences »).

Bachelard Suzanne, 1961, Les polémiques concernant le principe de moindre action au XVIIIe siècle, Paris, Palais de la Découverte (coll. « Les conférences du Palais de la Découverte – Histoire des sciences »).

Bachelard Suzanne, 1958a, La Conscience de rationalité, étude phénoménologique sur la physique mathématique, Paris, Presses universitaires de France.

Bachelard Suzanne, 1958b, « La Logique de Husserl », Philosophy and Phenomenological Research, 1958, vol. 19, no 1, p. 126‑127.

Bachelard Suzanne, 1958c, « Maupertuis et le principe de la moindre action », Thalès, 1958, vol. 9, p. 3‑36.

Benoist Jocelyn, 1997, Phénoménologie, sémantique, ontologie : Husserl et la tradition logique autrichienne, Paris, France, Presses universitaires de France.

Canguilhem Georges, 2009, « Le rôle de l’épistémologie dans l’historiographie scientifique contemporaine » dans Idéologie et rationalité dans l’histoire des sciences de la vie : nouvelles études d’histoire et de philosophie des sciences, Paris, J. Vrin, p. 11‑36.

Canguilhem Georges, 1975, « L’objet de l’histoire des sciences » dans Études d’histoire et de philosophie des sciences, Paris, J. Vrin, p. 9‑23.

Canguilhem Georges, 1955, « La formation du concept de réflexe aux XVIIe et XVIIIe siècles ».

Cavaillès Jean, 1947, Sur la logique et la théorie de la science, Paris, Presses universitaires de France.

Duhem Pierre, 2016, La théorie physique. Son objet, sa structure, Lyon, ENS Éditions (coll. « Bibliothèque idéale des sciences sociales »).

Fauvel Aude, Coffin Jean-Christophe et Trochu Thibaud, 2019, « Les carrières de femmes dans les sciences humaines et sociales (xixe-xxe siècles) : une histoire invisible ? », Revue d’histoire des sciences humaines, 15 décembre 2019, no 35, p. 11‑24.

Foucault Michel, 2008, L’archéologie du savoir, Paris, Gallimard (coll. « Tel »).

Foucault Michel, 1994, « Dits et Écrits n°219, Introduction à la traduction anglaise du Normal et du pathologique de Georges Canguilhem, trad. ang. par Carolyn R. Fawcett et Robert S. Cohen, Boston, D. Reidel, 1978 » dans Dits et écrits, III, Paris, Gallimard, p. 429 sq.

Gayon Jean, 2016, « L’institut d’histoire des sciences », Cahiers Gaston Bachelard, Cahier N° 14, <halshs-01286480>.

Grimoult Cédric, 2003, Histoire de l’histoire des sciences : historiographie de l’évolutionnisme dans le monde francophone, Genève, Librairie Droz.

Husserl Edmund, 1957, Logique formelle et logique transcendantale : essai d’une critique de la raison logique, traduit par Suzanne Bachelard, Paris, France, Presses universitaires de France.

Koyré Alexandre, 1966, Études d’histoire de la pensée scientifique, Paris, Presses universitaires de France.

Lacroix Jean, 1958, « Logique et Phénoménologie », Le Monde, 25 janv. 1958.

Mosconi Jean, 2007, « Éloge de Suzanne Bachelard », https://www.cnfhpst.org/sites/default/files/documents/eloge_Suzanne_Bachelard.pdf.

Pariente Jean-Claude, 2007, Retour à Bar-sur-Aube, https://www.liberation.fr/livres/2007/12/06/retour-a-bar-sur-aube_107936/ , 6 décembre 2007.

Perru Olivier, 2004, « Le modèle, le vivant et la complexité », Revue des questions scientifiques, 1 avril 2004, vol. 175, p. 113‑132.

Piatier J., 1957, « Quand les femmes se mêlent de logique… », Le Monde, 1 juill. 1957 p.

Russo F., 1959, « Recension de La conscience de la rationalité. Etude phénoménologique sur la physique mathématique », Archives de Philosophie, 1959, vol. 22, no 2, p. 312‑314.

Serres Michel, 1967, « Les anamnèses mathématiques », Archives internationales d’histoire des sciences, 1967, no 78‑79.

Varenne Franck, 2014, « Épistémologie des modèles et des simulations : tour d’horizon et tendances » dans Les modèles, possibilités et limites, Paris, Éditions Matériologiques (coll. « Modélisations, simulations, systèmes complexes »), p. 13‑46.

Vissio Gabriele, 2019, « Jean Cavaillès, de la logique de Husserl à la dialectique du concept » dans Jean-François Braunstein, Matteo Vagelli et Iván Moya Diez (eds.), L’épistémologie historique : Histoire et méthodes, Paris, Éditions de la Sorbonne (coll. « Philosophie »), p. 59‑71.

 


Call for papers (Cahier Bachelard n° 18: Suzanne Bachelard)

Proposals for articles, between 30,000 and 50,000 characters in length, including spaces and bibliography, should be sent by email to cahiers.bachelard@u-bourgogne.fr by the 20th of December, 2023.

Proposals selected by the editorial committee will then be submitted to double-blind peer review. See the Guide to preparing manuscripts.

Of Suzanne Bachelard, who was born in 1919 and died in 2007, we often remember photos of her as a child, the only daughter of Gaston Bachelard, brought up by her father who introduced her to philosophy conferences from an early age. This image aside, the work and career of this historian and philosopher of science have been, until now, relatively little studied. This issue of the Cahiers Bachelard seeks to remedy this by inviting readers to analyse various aspects of Suzanne Bachelard’s life and work.

Suzanne Bachelard graduated in mathematics and philosophy in 1946. She began her career as an agrégée-repétitrice at the École normale supérieure of Sèvres, and defended her doctoral theses in 1957. Her main doctoral thesis was entitled La conscience de rationalité: étude phénoménologique sur la physique mathématique (Suzanne Bachelard 1958a; Russo 1959); her complementary thesis was a translation of and commentary on Husserl’s Logique formelle et logique transcendantale (Husserl 1957; Suzanne Bachelard 1958b; Lacroix 1958; Piatier 1957). Suzanne Bachelard first obtained a professorship at the University of Lille, before becoming a professor at the Sorbonne in 1963 and director of the Institut d’histoire des sciences et des techniques from 1971 to 1984 (Mosconi 2007; Pariente 2007; Gayon 2016).

We will focus on three areas in our study of her work, while welcoming any other proposals that fall within the theme of this issue.

1. A reception of Husserlian phenomenology

A first line of study of Suzanne Bachelards work would consist in examining her role in the history of French phenomenology and, more specifically, in the history of the French reception of Husserl’s phenomenology. From this perspective, we can read Suzanne Bachelard’s commentary on Husserl’s logic (Suzanne Bachelard 1958b; Benoist 1997), as well as the effort made in La conscience de rationalité to understand the specificity of the scientific process by drawing on the combined resources of Bachelardian epistemology and Husserlian phenomenology.

In studying these texts, we might ask, in particular, whether Suzanne Bachelard recognises the relevance of the opposition between a philosophy of the subject and a philosophy of the concept‘, which Foucault (1994) argued was structuring the history of twentiethcentury French philosophy, or whether she helps to challenge it. Foucault found this distinction formulated in the work of Jean Cavaillès (1947), who had developed his own conception of scientific activity in a close critique of Husserlian transcendental logic (Vissio 2019). We might thus ask what makes Suzanne Bachelards approach unique among these epistemological readings of Husserl, by comparing it with those proposed by Cavaillès or by authors such as GillesGaston Granger or JeanToussaint Desanti.

2. Suzanne Bachelard, historian of science

The other focus of this issue is Suzanne Bachelards practice of the history of science. We will give pride of place to the article ‘Epistemology and history of science’ (Suzanne Bachelard 1970), in which she defines her own historiographical orientations by taking a position in relation to those of Gaston Bachelard (1972), Alexandre Koyré (1966), Georges Canguilhem (1955) and Michel Serres (1967). According to Suzanne Bachelard, the historiographical principles defended in «L’actualité de l’histoire des sciences» (Gaston Bachelard 1972) form the basis of a historiography in which « interest in history is subordinated to interest in science » (Suzanne Bachelard 1970, p. 44). Highlighting the limitations of this latter approach, she seeks to open up the possibility of a study of the sciences which, while continuing to present itself as an epistemological history (p. 46) and to assume a retrospective and normative character, proposes a more cautious implementation of recurrent history, which focuses on microhistory (p. 49) rather than on grand narratives, and which questions the spontaneous divisions of knowledge. Suzanne Bachelards positions can thus be situated within the debates on the specificity of the history of science (Grimoult 2003), by comparing them with texts by Canguilhem (1975; 2009) or Foucault (2008), who also take up the question of the specificity of the history of science from Gaston Bachelards work.

Another text that might attract attention is ‘Quelques aspects historiques des notions de modèle et de justification des modèles’ (Suzanne Bachelard 1979), in which Suzanne Bachelard makes a contribution to an epistemology of models (Perru 2004; Varenne 2014), in particular by formulating a critique of Pierre Duhem’s theses (2016). To see these epistemological and historiographical biases at work in the study of the history of science, it would be particularly valuable to propose a reading of the historical studies that feed La conscience de rationalité, continued by Suzanne Bachelard’s work on the history of mechanics devoted to Maupertuis and the principle of least action (Suzanne Bachelard 1958c; Suzanne Bachelard 1961), and by her work on the history of algebra (Suzanne Bachelard 1967).

3. Suzanne, Gastons heir and publisher

A third line of enquiry would consist in studying in greater depth what it meant for Suzanne Bachelard to be Gaston’s daughter. We have already highlighted, in the presentation of the two previous axes, the importance that the dialogue with Gaston Bachelard’s work had taken on in her own itinerary as a historian and philosopher of science. But alongside this comparison of the works of the two Bachelards, which seeks to detect forms of intellectual inheritance, other resources could be mobilised to question this status of heiress from a sociological point of view. For example, Suzanne Bachelard’s career could be explored through a sociological study of women’s careers (Fauvel, Coffin and Trochu 2019), which examines the forms and effects that being immediately identified as Gaston Bachelard’s daughter had on her career. Such a study could thus help to show what possibilities and impossibilities characterise female careers placed under the sign of the father’s legacy, Suzanne Bachelard offering a remarkable case study insofar as she occupied, at the end of her career, exactly the same functions as those held by her father.

It is also possible to approach this question of inheritance in a more literal sense, to emphasise that Suzanne Bachelard had the role of executor of a will. From this perspective, we could study the editorial work carried out by Suzanne Bachelard in the posthumous publication of Gaston Bachelards Fragments dune poétique du feu, asking what choices were made in the preparation of the text, and what reading Suzanne Bachelard gave of her fathers work.

Bibliography

See above.

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