Sol Eau Milieux Environnement

Un master en Sciences de l'Environnement à Dijon

Chronique d’une année de césure en Nouvelle-Zélande #3

Suite et fin l’expérience de Clara en année de césure en Nouvelle-Zélande.

Cette étude a commencé un an et demi plus tôt, et comprend douze fermes, six régénératives pairées à six conventionnelles, réparties dans l’ile du Sud. Plusieurs parties avaient déjà été effectuées, comme la mesure de concentration de carbone dans le sol, le taux de nitrates, étude de taille des agrégats… Pour ma part, je me suis occupée du pan entomologique ! Je n’avais aucune compétence officielle là-dedans puisque j’ai une formation géologique et hydrologique mais ça me passionnait depuis toujours. Grâce à de la bibliographie sur internet et dans les livres, j’ai pu assurer le travail et considérablement augmenter mes connaissances sur le sujet. Ce qui était intéressant aussi c’est que j’ai pu mener l’étude de A à Z ; biblio, choix du protocole, expérimentation, etc… En étant un minimum encadrée quand même évidemment !
Mon objectif a été de faire des récoltes d’insectes sur le terrain, dans chacune des fermes, et d’ensuite comparer leur nombre et leur diversité entre chaque paire en laboratoire, pour ainsi noter une potentielle hausse quand on est en présence d’un management régénératif.

J’ai choisi deux types de piège (que j’ai préalablement testé dans des fermes alentours pour déterminer le meilleur temps de pose et quelques détails techniques) : des « pan traps » et des « pitfall traps ». Le premier sert à attraper plutôt les insectes volants ; trois couleurs de bols en plastique ont été utilisés (bleu, rouge, jaune), tous remplis à ras bord avec de l’eau savonneuse. Les insectes, croyant qu’ils ont affaire à des fleurs, viennent se poser à la surface de l’eau et se retrouvent bloqués à cause du savon et couleront au fond. Le deuxième est destiné à récolter les insectes marchant sur le sol ; c’est un récipient haut d’une vingtaine de cm enterré dans le sol de manière à ce que le bord du haut soit au même niveau que la terre, contenant au fond une solution de glycérol qui tuera et conservera les insectes tombés dedans. Un toit a été ajouté au-dessus pour protéger des intempéries et saletés.

Après avoir passée huit jours consécutifs sur le terrain avec la voiture de fonction et en étant hébergée par les fermiers, immersion totale dans la culture locale et visite du pays par la même occasion. Puis finalement je suis retournée avec ma récolte au laboratoire à Christchurch. Là-bas, j’ai passé des semaines à trier méticuleusement chaque insecte. Premièrement, je les ai classés par ordre (Araneae, Coleoptera, Lepidoptera…) et les ai comptés. Par la suite, j’ai renouvelé un classement mais cette fois en RTU (Recognized Taxonomy Unit), qui est souvent utilisé en entomologie car cela permet de préciser la classification de l’insecte en choisissant les critères utilisés. Par exemple, dans l’ordre des Hymenoptera ; on peut diviser en sub-ordre Apocrita (majorité de l’ordre) et Symphyta (jointure abdomen/thorax large) grâce aux caractères morphologiques et continuer de diviser en famille avec d’autres critères morphologiques (par exemple on note clairement une différence entre une guêpe et une fourmi, ou encore entre une guêpe aux motifs très précis et une guêpe avec un corps totalement différent). Les images et descriptions des livres que j’avais à ma disposition m’ont beaucoup aidés, car ça pouvait vite devenir un casse-tête cette identification !
 
Une fois les comptes faits, j’ai regroupé toutes mes données sur Excel puis transféré sur le logiciel R avec lequel j’ai fait plusieurs graphiques et obtenu quelques données exploitables (beaucoup de mes essais n’étaient pas « représentatifs » statistiquement).
 
En parallèle de mon stage, j’ai aussi fait quelques petits boulots grâce à une agence d’intérim ; service dans un casino, bar dans une soirée étudiante, service dans un café au sommet de Christchurch, ménage dans une grande maison… Ce qui m’a permis de rencontrer pas mal de monde et de vivre des aventures supplémentaires !
Pendant mes week-ends et vacances de Noël notamment, j’ai pu faire pas mal de randonnées, de baignade dans le Pacifique, d’observation de la vie sauvage… grâce au van aménagé que j’avais acheté. La belle vie quoi !

 

 

 

 

En raison de la crise sanitaire internationale, Clara est rentrée en France plus tôt que prévu. Merci à elle d’avoir partagé cette expérience enrichissante.

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