auteur de l'archive Lionel Maillot

Portrait de chercheur.e #4 : Vincent-Raphaël Carinola

Parce que ce sont eux qui, avec vous, « font la Nuit », nous vous proposons une série de portraits de chercheur.e.s à retrouver le 29 septembre !

Vincent-Raphaël Carinola est compositeur, donc… musicien. Mais il est aussi chercheur ! Il explore, à travers ses œuvres et sa recherche, les effets de l’évolution des technologies sur la transformation des catégories musicales : la partition, l’instrument, l’interprète, le concert, etc.

 (C) Esther Carinola

En tant que chercheur au CIEREC, il montre comment des œuvres musicales résultent aujourd’hui d’agencements singuliers entre des « organes » (en musique, on parle bien d’organologie) dont les fonctions sont assumées par différents objets techniques. En effet, avec l’intégration des nouvelles lutheries numériques, l’instrument de musique, la partition, voire l’interprète, semblent parfois impossible à situer précisément.

Professeur à l’École Supérieure de Musique Bourgogne-Franche-Comté, il est donc également compositeur. Et… les compositeurs, eux, se jouent des frontières entre ces catégories en inventant des dispositifs originaux ! Avec Philippe Cornus (*), il concocte pour la Nuit Européenne des Chercheurs la conférence-performance « : Composer et interpréter : où finit la partition, où commence l’instrument ? ».

À travers « Toucher », œuvre pour theremine, ordinateur et dispositif de spatialisation sonore, Vincent-Raphaël Carinola et Philippe Cornus offrent un exemple d’exploration de ces nouvelles formes d’écriture et de performance musicale, dans lesquelles la recherche et la virtuosité ne cèdent en rien… à la magie et l’humour !

(*) Percussioniste, Professeur au Conservatoire à Rayonnement Régional de Besançon / Zone(s) de combat (ZDC)

Découvrez la conférence-performance « TOUCHER » à la maison des Sciences de l’Homme (MSH) à 19 h 30 et 21 h.

Portrait de chercheur.e #3 : Jonhattan Vidal, archéologue

Parce que ce sont eux qui, avec vous, « font la Nuit », nous vous proposons une série de portraits de chercheur.e.s à retrouver le 29 septembre !

A la fin du IIe siècle avant notre ère, les Eduens, un important peuple gaulois allié historique de Rome, ont édifié leur capitale fortifiée (ou oppidum), au sommet du Mont Beuvray, dans le Morvan. Dans des maisons modestes ou luxueuses, dans les ateliers et les commerces, la vie s’organisait. Jules César lui-même l’évoque dans ses écrits ! Raisons de plus pour tenter de percer ses secrets…

Un  site de cette importance est un gisement d’informations exceptionnel pour mieux comprendre la vie quotidienne des Gaulois, leurs techniques, leurs pratiques commerciales… Mais cette ville, peut-on la voir ? Hélas non, car au fil du temps, les habitants la délaissèrent pour la moderne ville romaine d’Augustodunum (Autun) et la forêt l’a peu à peu recouverte…

Alors comment explorer les trésors qui se cachent sous nos pieds, et reconstituer le plan général de cette grande ville gauloise ?

C’est le défi de Jonhattan Vidal, archéologue au Centre archéologique européen de Bibracte. En plus de fouilles archéologiques, il utilise différentes techniques qui, combinées, permettent de compléter peu à peu la cartographie de Bibracte.

Impossible… de « voir » une ville sous la forêt ?

Depuis plus d’un siècle, des archéologues de toute l’Europe viennent explorer différents endroits de la ville. Or ils n’ont pu fouiller qu’à peine 10% de sa surface. Jonattan met sa pierre à l’édifice pour mieux « voir » Bibracte ensevelie.

Il se sert des fouilles bien sûr, et donc des plans et relevés des constructions déterrées. Mais il utilise également la prospection géophysique, méthode qui permet de sonder sans creuser, grâce à des mesures magnétiques, électriques ou électromagnétiques (radar). De plus, un scanner laser embarqué dans un avion (LiDAR) a permis de faire un relevé général des microreliefs du terrain, même sous la forêt, pour trouver la trace de constructions passées. Bibracte est en effet l’un des premiers sites archéologiques à avoir bénéficié de cette technologie. Jonhattan s’en réjouit : «  Je trouve fascinant d’utiliser toutes ces technologies sur le terrain pour révéler ce que les yeux ne peuvent voir ! ».

Et ensuite ? Il traite et combine toutes ces données dans des logiciels de cartographie et reconstruit le plan de la ville pour mieux l’étudier…et comparer le site avec les autres oppida d’Europe.

Photos :  Bibracte.fr

Entre objets gaulois et « high-tech » moderne, Jonattan soulève un coin du voile de la « ville gauloise sous la forêt ». Que peut-il révéler ? Demandez-lui, ainsi qu’à ses collègues Andrea Fochesato, Nicolas Delferriere et Vincent Balland le 29 septembre entre 18 h et 22 h à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH / GRANDE SALLE).

Portrait de chercheur·e #2 : Romaric Loffroy, radiologue interventionnel

Parce que ce sont eux qui, avec vous, « font la Nuit », nous vous proposons une série de portraits de chercheur.e.s à retrouver le 29 septembre !

Impossible d’opérer sans bistouriv? Plus maintenant… dans certains cas ! En effet, sous le contrôle de l’imagerie, la radiologie interventionnelle permet de réaliser un geste thérapeutique plus précis, plus efficace, moins invasif et moins coûteux que les interventions chirurgicales classiques, tout en réduisant les effets secondaires habituels, les risques et les complications. Et pour le Pr. Romaric Loffroy, « c’est le sens de l’histoire » !

À la place d’une chirurgie abdominale ? Une « simple » piqûre permet de traiter une tumeur grâce à une embolisation ciblée des vaisseaux qui l’oxygènent. Et la technique pourrait s’étendre à beaucoup d’indications…

Selon le Pr. Romaric Loffroy, Chef du Service de Radiologie Diagnostique et Thérapeutique du CHU Dijon Bourgogne et enseignant-chercheur au laboratoire Le2i de l’uB, « l’imagerie explose, et plusieurs spécialités chirurgicales vont évoluer vers les techniques mini-invasives. La radiologie interventionnelle est au centre de cette (r)évolution ! ». Pathologies tumorales, vasculaires ou hémorragiques… les champs d’application sont nombreux et « la technique (scanographie, angiographie, couplage des deux) est choisie en fonction de la pathologie et de l’organe à traiter ». Mieux, elle permet de prédire certains facteurs de réponse à des traitements lourds.

Les frontières du possible sans cesse repoussées

La recherche progresse sur deux fronts : l’amélioration de la qualité des images et les propriétés des agents d’embolisation injectés qui se perfectionnent sans cesse. De nombreux essais cliniques sont en cours pour proposer aux patients de nouveaux traitements mini-invasifs… toujours orchestrés par l’image.

Ce qui était impossible hier (avant les années 1970) est parfois devenu une routine et les « impossibles » d’aujourd’hui sont continuellement repoussés : « certaines techniques deviendront des « gold standards », c’est-à-dire les futurs traitements de référence » se réjouit Romaric Loffroy.

Un petit aperçu en images ?

Vous voulez découvrir cette nouvelle spécialité médicale qui révolutionne la chirurgie ? Alors rendez-vous avec le Pr. Loffroy vendredi 29 septembre à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) entre 19 h et 22 h !

Ils « sont » la Nuit » ! (5) Laurence DUPLOMB-JEGO

Laurence DUPLOMB-JEGO est chercheur et elle travaille depuis 5 ans au sein du laboratoire « Génétique des Anomalies du Développement ».

Son but ? Mieux comprendre pour mieux soigner une maladie génétique grave, le syndrome de Cohen.

Des crevettes et des hommes

Bac en poche, Laurence se destine aux sciences, et c’est « en dessinant une crevette » qu’elle se rend compte que la biologie l’attire, « plus que de résoudre des problèmes de maths » !

« L’effet crevette » est puissant puisqu’il la propulse dans un cursus complet de biologie, jusqu’à la thèse. Mais ce n’est finalement pas aux crustacés que Laurence va s’intéresser, mais aux mécanismes moléculaires des cellules humaines. Après quelques années de recherche à Dallas, dans une université qui compte deux Prix Nobel, elle revient à Nantes, puis à Dijon.

Elle travaille sur une maladie rare, le syndrome de Cohen, qui touche très peu de patients dans le monde. Cette grave maladie est d’origine génétique. Ici, un gène, à présent identifié, « code » pour une protéine que l’on connaît mal. Les patients souffrent, entre autres, de déficit intellectuel, d’atteinte de la rétine (rétinopathie), d’un nombre anormal de certains globules blancs dans le sang ou encore d’obésité du tronc.

 

Les recherches de Laurence avancent sur plusieurs fronts

In vitro, tout d’abord, c’est-à-dire dans des tubes à essais ou des cellules en culture. Elle essaie ainsi de mieux comprendre comment fonctionne une cellule avec cette protéine déficiente, pour éclairer les mécanismes d’apparition de la maladie.

Grâce à une étude clinique, ensuite, donc avec des patients, pour tenter d’identifier des risques particuliers de diabète ou de pathologies cardio-vasculaires. Les résultats vont permettre de proposer à ces patients de nouvelles recommandations, par exemple, nutritionnelles, pour améliorer leur qualité de vie et ralentir l’apparition des troubles.

Enfin, elle essaie de construire des modèles animaux où le gène spécifique de la maladie serait altéré, ce qui serait « un modèle extraordinaire pour étudier l’apparition de la rétinopathie du syndrome de Cohen ». Mais ce modèle est pour l’instant très difficile à obtenir et le défi n’est pas encore relevé.

Ces études n’ont pour le moment jamais été réalisées.

La tâche est immense, difficile, parfois décourageante. Sa motivation, au quotidien ? « Les potentielles applications thérapeutiques pour les patients », toujours en ligne de mire. Et pour se « rebooster », Laurence aime parler de son travail et vulgariser cette science complexe qu’est la recherche en génétique : « ça me redonne la pêche pour continuer ! » déclare-telle dans un sourire.

Retrouvez Laurence DUPLOMB-JEGO pour un « Voyage au cœur des gènes » à la Maison des Sciences de l’Homme à partir de 18 heures.

Enfants bienvenus !

Ils « sont » la Nuit » ! (4) Patrick BONIN

« La recherche, c’est vraiment épanouissant ! J’aime mon travail et j’aime transmettre ! »

L’ enthousiasme de Patrick BONIN, chercheur en psychologie cognitive, est communicatif. Et pour prouver que « lorsqu’on fait de la recherche, on est ensorcelé comme des petits enfants », il sera présent à la Nuit Européenne des Chercheurs pour partager ce « sortilège » avec vous.

La psychologie du XXIe siècle sera darwinienne.

Patrick BONIN travaille notamment sur la mémoire, dans une perspective dite « évolutionniste ». Certains traits sont contenus dans les gènes, mais il y a une évolution et une adaptation, y compris sur le plan psychologique. Un exemple : à l’époque des chasseurs-cueilleurs, le lion constituait un danger pour l’homme, donc le cerveau a enregistré : « ce qui vit et qui bouge » est important car potentiellement dangereux. La mémoire se souvenait donc davantage des êtres animés que des choses, inanimées.

Or, l’homme a évolué. Dans notre société, la voiture (qui ne vit pas) est devenue plus dangereuse que le lion. La mémoire se souvient-elle donc davantage des choses inanimées que des êtres animés ? Et bien non ! Le cerveau a « capitalisé » les peurs archaïques et les peurs modernes : il a la mémoire des peurs anciennes, mais s’est adapté aux peurs modernes. Ainsi, la génétique offre des potentialités mais elle ne dirige pas un destin.

Pour ce Professeur de psychologie cognitive, les perspectives « darwiniennes » en psychologie apportent une vraie plus-value par rapport à la psychologie traditionnelle. Son pari ? « C’est la psychologie du XXIe siècle ! ».

 De l’idée au mot

Ses recherches portent également sur le langage. Ainsi, Patrick BONIN proposera une mini-conférence ludique de 20 minutes lors de la « Nuit » et vous amènera à réfléchir sur le passage de l’idée au mot : la route est-elle simple ? Tortueuse ? Y a-t-il des « bugs » ? C’est pour y répondre qu’il vous donne rendez-vous !

Retrouvez Patrick BONIN à l’amphithéâtre de la Maison des Sciences de l’Homme à 18h30 et 20h30. 

Ils « sont » la Nuit ! (3) Christophe Thomazo

Christophe THOMAZO, géologue à l’Université de Bourgogne, s’intéresse à la Terre primitive et aux premières traces de vie sur terre, avec des remises en cause récentes de la chronologie de certains événements majeurs. Rencontre.

 Sur quoi travaillez-vous ?

Je m’intéresse à l’étude des cycles biogéochimiques actuels et passés. Nos travaux récents ont montré que la quantité d’oxygène dans l’océan et dans l’atmosphère terrestre influence largement les cycles biogéochimiques de l’azote, du carbone et du soufre.

On imagine qu’un géologue étudie les roches avec une approche physique et chimique. Mais vous intéressez-vous au vivant, et à son évolution ?


Pour différentes périodes de l’histoire de la Terre, nous cherchons, à mieux caractériser les impacts de fortes variations de la concentration en oxygène des océans sur ces cycles biogéochimiques. Cela permet de mieux comprendre les relations qui existent entre les cycles biogéochimiques et, en effet, de mieux saisir l’évolution de la biodiversité.

 

Les recherches géologiques sont anciennes. Quelles sont les nouvelles questions que peut se poser un géologue au XXIe siècle ?


Plus spécifiquement, nous tentons de poser de nouvelles contraintes sur des problématiques comme
 par exemple « Quand et comment l’oxygénation de la Terre a-t-elle influencé les cycles biogéochimiques du carbone, de l’azote et du soufre ? » ou encore « Comment la productivité et le cycle du carbone réagissent-ils à un manque d’oxygène en milieu océanique ? ».

 

Retrouvez l’univers scénographié de la Terre primitive et les géologues à partir de 18 heures à la Maison des Sciences de l’Homme.

Cerise sur le gâteau : l’espace « spécial enfants » !

Ils « sont » la Nuit ! (2) Margaux Gelin, Julie Bertrand et Lucile Girard, trois « Drôles de Dames » et un speedsearching

Des face-à face avec un chercheur en huit minutes « top  chrono » : c’est le principe de ce dispositif ludique et volontairement inachevé. Piochez des « mignardises » de recherche et découvrez un autre univers lorsque le gong retentit !

Margaux GELIN, Julie BERTRAND et Lucile GIRARD se prêteront au jeu du « speedsearching » lors de la Nuit des Chercheurs. Interviews croisées.

 

De haut en bas et de droite à gauche : Julie BERTRAND, Lucile GIRARD , le speedsearching et Margaux GELIN.

 

Margaux, quel est ton sujet de recherche ?

La psychologie… mais je ne vous demanderais pas de vous allonger et de me raconter votre dernier rêve ! Je m’intéresse pourtant bien à quelque chose qui se passe dans nos têtes, quelque chose que nous faisons tous de façon très automatique, sans même nous en rendre compte et depuis bien longtemps ! Si longtemps que dans mes recherches je suis remontée jusqu’à la préhistoire pour apporter une part d’explication à mes résultats… (*)

Julie, pourquoi participes-tu au speedsearching ?

Parce que c’est une manière judicieuse et ludique de transmettre des connaissances sur mon thème de recherche. Cela permet de partager des connaissances avec le grand public et de rendre le travail des chercheurs plus accessible.

Margaux, 8 minutes top-chrono, n’est- ce pas un peu superficiel ?

Pour moi, c’est le moyen idéal pour aller à l’essentiel. En huit minutes, pas le temps de tourner autour du pot, ni pour moi qui doit parler de mon travail de façon claire et concise, ni pour les personnes qui viennent nous rencontrer : elles savent qu’elles ont peu de temps et sont donc plus spontanées !

Lucile, tu travailles sur le parcours de formation des infirmières : c’est un sujet de recherche insolite. Et à sujet insolite, questions insolites ?

Un jour, quand j’ai demandé aux enfants de me dire ce que c’était pour eux le travail d’une infirmière il y en a un qui m’a dit « c’est de faire le café pour les médecins ». Du coup il a fallu lui expliquer que, non, ce n’était pas ça !

Sinon globalement, les personnes que je rencontre lors des speedsearching sont très surpris quand je leur explique que la « vocation » c’est pas un « truc » qu’on a à la base, mais que cela se construit au fil du temps : c’est en quelque sorte plus le résultat que le point de départ.

Julie, une anecdote ?

Moi : « Quelle est la différence entre un psychologue et un chercheur en psychologie ? »

Un élève de CM2: « le psychologue, il a un vrai métier ! »

Idée reçue ?

Pour répondre à cette question, et bien d’autres encore, retrouvez Margaux, Julie, Lucile et les autres chercheurs du speedsearching le 30 septembre à l’atheneum entre 18 h 30 et 21 h 30.

Ils « sont » la Nuit ! (1) Marc Bardou

Le Pr Marc BARDOU, médecin, démarre cette année un projet de recherche médicale. Il a eu l’idée de ce projet d’une manière assez insolite. Non, on ne vous dira pas comment ! (*)

L’objectif final de son étude ? « Diminuer les risques de complications liées à la grossesse chez les patientes en situation de précarité et leurs bébés ».

Pour cela, il tente de répondre à la question : « Est ce qu’une incitation économique permettrait à ces patientes de se rendre plus régulièrement aux consultations du suivi de grossesse ? », en formulant l’hypothèse qu’un suivi plus régulier pourrait réduire les risques pour la santé de la maman et son bébé.

L’originalité de l’étude ? Allier la recherche médicale, qui évalue les bénéfices pour la santé, l’évaluation économique et enfin, une approche des sciences humaines (qui étudiera le ressenti des patientes tout comme des soignants).

Une première mondiale !… et un projet à suivre dans la durée, puisque l’équipe du Pr. BARDOU suivra les patientes et les bébés jusqu’à la fin de la 1e année des enfants.

(*) RETROUVEZ-LE  À LA MAISON DES SCIENCES DE L’HOMME PENDANT LA NUIT DES CHERCHEURS …

ET GUETTEZ SON NOM DIMANCHE 25 SEPTEMBRE DANS L’EMISSION  « LES SAVANTURIERS » SUR FRANCE INTER !

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