Portrait de chercheur.e #3 : Jonhattan Vidal, archéologue

Parce que ce sont eux qui, avec vous, « font la Nuit », nous vous proposons une série de portraits de chercheur.e.s à retrouver le 29 septembre !

A la fin du IIe siècle avant notre ère, les Eduens, un important peuple gaulois allié historique de Rome, ont édifié leur capitale fortifiée (ou oppidum), au sommet du Mont Beuvray, dans le Morvan. Dans des maisons modestes ou luxueuses, dans les ateliers et les commerces, la vie s’organisait. Jules César lui-même l’évoque dans ses écrits ! Raisons de plus pour tenter de percer ses secrets…

Un  site de cette importance est un gisement d’informations exceptionnel pour mieux comprendre la vie quotidienne des Gaulois, leurs techniques, leurs pratiques commerciales… Mais cette ville, peut-on la voir ? Hélas non, car au fil du temps, les habitants la délaissèrent pour la moderne ville romaine d’Augustodunum (Autun) et la forêt l’a peu à peu recouverte…

Alors comment explorer les trésors qui se cachent sous nos pieds, et reconstituer le plan général de cette grande ville gauloise ?

C’est le défi de Jonhattan Vidal, archéologue au Centre archéologique européen de Bibracte. En plus de fouilles archéologiques, il utilise différentes techniques qui, combinées, permettent de compléter peu à peu la cartographie de Bibracte.

Impossible… de « voir » une ville sous la forêt ?

Depuis plus d’un siècle, des archéologues de toute l’Europe viennent explorer différents endroits de la ville. Or ils n’ont pu fouiller qu’à peine 10% de sa surface. Jonattan met sa pierre à l’édifice pour mieux « voir » Bibracte ensevelie.

Il se sert des fouilles bien sûr, et donc des plans et relevés des constructions déterrées. Mais il utilise également la prospection géophysique, méthode qui permet de sonder sans creuser, grâce à des mesures magnétiques, électriques ou électromagnétiques (radar). De plus, un scanner laser embarqué dans un avion (LiDAR) a permis de faire un relevé général des microreliefs du terrain, même sous la forêt, pour trouver la trace de constructions passées. Bibracte est en effet l’un des premiers sites archéologiques à avoir bénéficié de cette technologie. Jonhattan s’en réjouit : «  Je trouve fascinant d’utiliser toutes ces technologies sur le terrain pour révéler ce que les yeux ne peuvent voir ! ».

Et ensuite ? Il traite et combine toutes ces données dans des logiciels de cartographie et reconstruit le plan de la ville pour mieux l’étudier…et comparer le site avec les autres oppida d’Europe.

Photos :  Bibracte.fr

Entre objets gaulois et « high-tech » moderne, Jonattan soulève un coin du voile de la « ville gauloise sous la forêt ». Que peut-il révéler ? Demandez-lui, ainsi qu’à ses collègues Andrea Fochesato, Nicolas Delferriere et Vincent Balland le 29 septembre entre 18 h et 22 h à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH / GRANDE SALLE).

Portrait de chercheur·e #2 : Romaric Loffroy, radiologue interventionnel

Parce que ce sont eux qui, avec vous, « font la Nuit », nous vous proposons une série de portraits de chercheur.e.s à retrouver le 29 septembre !

Impossible d’opérer sans bistouriv? Plus maintenant… dans certains cas ! En effet, sous le contrôle de l’imagerie, la radiologie interventionnelle permet de réaliser un geste thérapeutique plus précis, plus efficace, moins invasif et moins coûteux que les interventions chirurgicales classiques, tout en réduisant les effets secondaires habituels, les risques et les complications. Et pour le Pr. Romaric Loffroy, « c’est le sens de l’histoire » !

À la place d’une chirurgie abdominale ? Une « simple » piqûre permet de traiter une tumeur grâce à une embolisation ciblée des vaisseaux qui l’oxygènent. Et la technique pourrait s’étendre à beaucoup d’indications…

Selon le Pr. Romaric Loffroy, Chef du Service de Radiologie Diagnostique et Thérapeutique du CHU Dijon Bourgogne et enseignant-chercheur au laboratoire Le2i de l’uB, « l’imagerie explose, et plusieurs spécialités chirurgicales vont évoluer vers les techniques mini-invasives. La radiologie interventionnelle est au centre de cette (r)évolution ! ». Pathologies tumorales, vasculaires ou hémorragiques… les champs d’application sont nombreux et « la technique (scanographie, angiographie, couplage des deux) est choisie en fonction de la pathologie et de l’organe à traiter ». Mieux, elle permet de prédire certains facteurs de réponse à des traitements lourds.

Les frontières du possible sans cesse repoussées

La recherche progresse sur deux fronts : l’amélioration de la qualité des images et les propriétés des agents d’embolisation injectés qui se perfectionnent sans cesse. De nombreux essais cliniques sont en cours pour proposer aux patients de nouveaux traitements mini-invasifs… toujours orchestrés par l’image.

Ce qui était impossible hier (avant les années 1970) est parfois devenu une routine et les « impossibles » d’aujourd’hui sont continuellement repoussés : « certaines techniques deviendront des « gold standards », c’est-à-dire les futurs traitements de référence » se réjouit Romaric Loffroy.

Un petit aperçu en images ?

Vous voulez découvrir cette nouvelle spécialité médicale qui révolutionne la chirurgie ? Alors rendez-vous avec le Pr. Loffroy vendredi 29 septembre à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) entre 19 h et 22 h !

Portrait de chercheur.e #1 Gaëtan JEGO

Parce que ce sont eux qui, avec vous, « font la Nuit », nous vous proposons une série de portraits de chercheur.e.s à retrouver le 29 septembre ! 


Ce n’est pas parce que Gaëtan aime le sang que c’est un vampire ! Il a décidé qu’il serait chercheur depuis qu’il est enfant, et s’il a de grandes dents… c’est pour mieux te soigner, mon enfant ! Gaëtan Jego est un « enquêteur des cellules », et il essaie de résoudre plusieurs énigmes.

La première concerne la « différenciation » des cellules souches en globules rouges, les cellules qui transportent l’oxygène dans notre sang. Les cellules souches sont en effet des cellules un peu particulières qui sont capable à la fois de se multiplier indéfiniment à l’identique, mais aussi de donner naissance à des cellules « différenciées », c’est-à-dire spécifique d’un tissu ou d’un organe, comme les globules rouges. C’est un peu les « mères » de toutes les cellules.

L’équipe de Gaëtan essaie de comprendre comment les cellules souches se différencient, et quelles sont les erreurs qui peuvent être à l’origine de maladies.

Mais Gaëtan s’intéresse aussi au rôle que joue un type particulier de protéines, les Heat Shock Proteins (HSP), dans des conditions au cours différenciation normale, mais aussi dans le cancer. Les cellules cancéreuses sont très résistantes, notamment aux médicaments, et deviennent « trop » immortelles et envahissantes. Leurs alliées ? Les protéines HSP qui les (sur) protègent de la mort cellulaire – d’où leur surnom de « chaperonnes ».

En travaillant sur des lignées de cellules cancéreuses immortelles, et parmi elles les cellules HeLa, Gaëtan essaie de comprendre comment fonctionnent ces protéines HSP, et surtout comment elles peuvent être « inhibées » pour qu’un traitement anticancéreux fonctionne mieux. Et si ces expériences sont menées in vitro (en éprouvettes), les résultats intéressent beaucoup les médecins qui ont commencé à tester ces protocoles chez des patients.

Au carrefour de la vie et de la mort des cellules, Gaëtan côtoie donc l’immortalité pour le meilleur (le développement de la vie) et pour le pire (le cancer). Est-ce qu’il repousse les limites de l’impossible ? Venez lui demander le 29 septembre de 18 h à 22h30 à la Maison des Sciences de l’Homme !

La Grande Expérience Participative, c’est quoi ?

Lors de la Nuit Européenne des Chercheur.e.s, vous pourrez participer à une vraie Grande Expérience Participative, qui aura lieu dans toutes les villes organisatrices de la Nuit Européenne des Chercheurs !

Cette  année, Grande Expérience Participative aura pour thème les sciences cognitives et plus particulièrement la psychologie cognitive.
Bien sûr, on ne peut pas vous en dire trop pour ne pas vous influencer, mais si vous voulez en savoir un peu plus… cliquez sur le point d’interrogation !

 

 Retrouvez le programme de la Nuit européenne des Chercheur.e.s à Dijon

« Impossible, impossible… est-ce que j’ai une gueule d’impossible ? » Mais au fait, pourquoi ce thème ?

La Nuit Européenne des Chercheurs.e.s invite le public à réfléchir sur les questions d’imPOSSIBLE en présentant un grand nombre de disciplines (technologie, médecine, astrophysique, histoire, éthnologie, psychologie…) et surtout en échangeant avec des chercheurs inspirés, emplis de créativité. Ceux-ci vopus expliqueront leurs champs d’investigation ou bien raconteront des recherches actuelles (ou historiques) qui ont su défier les imPOSSIBLES d’antan.
L’imPOSSIBLE, c’est l’imagination. Aujourd’hui, les historiens reviennent sur le passé en faisant des hypothèses impossibles : les uchronies. Les sociologues font des « hypothèses 0 » qui sont de véritables raisonnements par l’absurde. Les juristes et ethnologues étudient la diversité des impossibles en fonction des époques et des cultures. Que dire des tabous par exemple ? Sont-ils universels ? Évoluent-ils ?
L’imPOSSIBLE inspire l’innovation, comme celui qui doit encore être résolu par la technologie. Ainsi l’imPOSSIBLE incite-t-il à réfléchir sur le progrès scientifique et la société : un « progrès » devenu scientifiquement possible est-il éthiquement acceptable ?
L’imPOSSIBLE est un moteur pour la créativité. Il pousse le chercheur à trouver de nouvelles pistes car un chercheur renonce rarement !
L’imPOSSIBLE cadre la pensée et délimite les champs du possible. Qu’en est-il des constantes universelles, si chères à nos physiciens comme la vitesse de la lumière ?

Bref, imPOSSIBLE de s’ennuyer ce soir-là !

 Retrouvez le programme de la Nuit européenne des Chercheur.e.s à Dijon

« PARTICIPEZ ! » La Nuit Européenne des Chercheur.e.s vue par ses coordinateurs

Depuis 12 ans, la Nuit Européenne des Chercheur.e.s en France repose sur deux idées fondatrices et fédératrices. La première, c’est qu’il est important d’oser, d’innover, de tester. Speed searching, Bouche à oreille, Rencontre dans le noir… sont autant de nouvelles façons de partager et de jouer avec les sciences.Ces concepts ont été mis en place pendant nos Nuits.

L’autre pilier de notre démarche n’a, par contre, rien de moderne. Rien de nouveau. C’est l’idée que pour partager quelque chose, il faut se rencontrer. Et que cette rencontre doit être la plus simple, la plus intime, la plus décomplexée possible.

Depuis 12 ans, des milliers de chercheurs ont donc discuté avec des dizaines de milliers de visiteurs. En face à face. Les yeux dans les yeux (sauf dans le noir !). De citoyen à citoyen… donnant lieu à des millions d’heures d’échanges que l’on nous a confié être passionnants.
Autre élément fédérateur, pour cette nouvelle édition : dans 12 villes françaises, nous proposons au public de participer à la même expérience. A une vraie expérience. Cette Grande Expérience Participative est un défi pour les chercheurs et organisateurs. Ceux-ci doivent permettre aux visiteurs d’intégrer l’ensemble d’un processus de recherche, de les faire pénétrer dans la « cuisine » des sciences et de les rendre acteurs (et pas simplement spectateurs).

Et c’est encore une nouvelle occasion pour rencontrer des chercheurs, en pleine action de recherche.

Retrouvez le programme de la Nuit Européenne des Chercheurs  à Dijon

 

Retour en vidéo sur la nuit 2017

Retour sur l’édition 2017 de la Nuit européenne des Chercheurs dijonnaise, organisée par la Mission Culture Scientifique de l’université de Bourgogne.

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