Projet CITOYEN

La Chaire participe dans le projet CITOYEN « Citoyennetés politique, sociale, sanitaire et numérique au prisme de l’épidémie de Covid-19 » financé la FMSH et porté par le Pr. Dominique Andolfatto (CREDESPO, Université de Bourgogne) et la MSH de Dijon.

La nécessité de mesures d’urgence puis la gestion de la crise sanitaire ont conduit, à compter de mars 2020, à des décisions et à la mise en œuvre de mécanismes décisionnels inédits. Si, l’Etat de droit et la démocratie représentative n’ont pas été suspendus, des procédures et un droit d’exception ont été mis en place et les libertés publiques limitées. Pour éclairer et analyser cette situation, le projet CITOYEN engage une recherche collective associant juristes, politistes, sociologues et historiens, principalement issus des universités de Bourgogne et de Lorraine. Ce projet présente aussi une dimension comparée, associant des chercheurs de différentes institutions à l’étranger (ou spécialistes français de certains pays). Il examinera comment les citoyens ont réagi ou se sont adaptés à la crise et à ses conséquences pour la démocratie pluraliste. Il fera l’objet d’investigations à trois niveaux :

  • D’abord sur le plan politique. Comment le dispositif de la décision politique s’est-il adapté et a-t-il été perçu par les citoyens ? Le projet étudiera comment, selon les politistes D. Dulong et B. Gaïti (2021), une « reverticalisation du pouvoir censée restaurer le commandement et la rationalité de l’action » est intervenue. Au sein de cet axes, l’équipe de la Chaire participera également à l’analyse de la « gouvernance numérique » née de la crise. La crise a conduit à développer le traçage des personnes, pour des raisons sanitaires et administratives. Il s’agira de repérer le nouveau type de rapport que ce recours au numérique a engendré entre citoyens et pouvoirs publics. Ce recours combine responsabilisation individuelle – les citoyens deviennent créateurs d’informations et acteurs de l’action publique – mais interroge aussi sur la gouvernance des données et les formes nouvelles de contrôle sur les individus.
  • Sur le plan de la citoyenneté sociale, le projet analysera les conséquences de la crise sur les travailleurs, le monde du travail et ses régulations. L’axe « démocratie sociale » portera également sur  l’analyse des formes de solidarité et de leur régulation pendant la crise, en particulier, la question des minorités (le projet ciblera notamment les SDF, les réfugiés, les Roms). Cette étude cherchera à évaluer les différents instruments juridiques promus ici par l’UE afin d’assurer une la cohésion sociale.
  • Enfin, dans le cas français, la crise épidémique a conduit à une mise entre parenthèses de la démocratie sanitaire, issue de réformes depuis les années 2000. Celles-ci ont cherché à mieux associer les patients (et plus largement les citoyens et leurs associations représentatives) aux choix sanitaires et sociaux, à la gestion de l’hôpital, tout en renforçant les droits des mêmes patients. Cette citoyenneté est probablement celle qui a le plus souffert de la crise. Comment la préserver en effet dans un contexte d’urgence sanitaire dans laquelle les structures hospitalières et leurs personnels ont été mobilisés ? Y-a-t-il une limite au-delà de laquelle la protection du citoyen exposé au covid19 entre en conflit avec l’effectivité de la démocratie sanitaire ? Cette démocratie sanitaire a-t-elle été pensée pour de telles situations d’exception ?

Le premier colloque du projet aura lieu au dernier trimestre 2022, à Dijon.

Contact au sein de la Chaire : Emmanuel PY, maître de conférences, et Maximilien Lanna, post-doctorant

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