Les sons vus par le cerveau

Maxime Ambard* est équipé d’un système de substitution sensorielle. Lorsqu’une tache lumineuse entre dans le champ de vision de la caméra intégrée à sa paire de lunette, elle est transformée en un son en temps réel. Il est ainsi possible de localiser la tache lumineuse dans l’espace, sans la voir.

Entrez dans un monde où vos oreilles remplaceront vos yeux. Comment le cerveau analyse-t-il les sons afin de construire une représentation mentale de notre environnement extérieur ? Sur la base de ces mécanismes physiques et cognitifs, pourrait-on construire un système sonore portable pour l’aide à la locomotion des personnes non voyantes ?

Maxime Ambard, enseignant à l’IUT d’informatique de Dijon et chercheur au laboratoire d’études de l’apprentissage et du développement, vous propose d’apprendre à associer l’espace et le son par l’intermédiaire de plusieurs expériences ludiques de psychophysique.

Testez vos capacités de mémoire auditive dans un jeu informatique de ciblage sonore. Maxime Ambard vous parlera de ses recherches, vous expliquera ce que l’on connaît de la perception sonore de l’espace et répondra à toutes vos questions. Ouvrez grand vos oreilles le 26 septembre !

*Maxime Ambard, Maître de Conférences, LEAD, Université de Bourgogne.

L’expérience du combat antifasciste : des Brigades Internationales à la Résistance

Remontons le temps jusqu’en 1936. Le général Franco prend le contrôle de l’Espagne avec l’appui des fascistes italiens et des nazis. Le Komintern (contraction russe d’Internationale Communiste) appelle alors tous les volontaires à venir combattre aux côtés des républicains espagnols dans le cadre de la défense du Front populaire et de la ligne antifasciste définie à son VIIe Congrès en 1935.

Ils ont plutôt 30 ans, sont souvent pères de famille, en général syndiqués et n’ont jamais tenu une arme pour la plupart. Pourtant, animés par un idéal antifasciste, ces civils venus du monde entier (Canada, Australie, Afrique, France…) vont constituer les « brigades internationales » et apprendre la lutte armée en Espagne. Sur place, le dépaysement sera total : découvrir un nouveau pays, apprendre la guérilla, combattre avec des compagnons aux nationalités multiples, être confronté à l’horreur, jusqu’à connaître le traumatisme de la défaite. En 1938, les brigades internationales seront rapatriées. L’adieu à l’Espagne restera en chacun d’eux comme une plaie ouverte. Mais quelques années plus tard, une grande majorité de ces brigadistes réinvestira ce savoir-faire militaire en devenant résistant entre 1940 et 1944 ainsi que de nombreux Espagnols qui ont fuit la dictature et trouvé refuge en France.
En se plongeant dans les archives du Komintern et autres fonds français, à travers biographies, photographies, microfilms, registres… les acteurs du projet PAPRIK@2F*, redessinent le parcours et donnent un visage à ces militants disparus. Leur ambition ? Mieux connaître le phénomène communiste en France et à l’international grâce à l’indexation de différents fonds d’archives.

 

Pour mieux comprendre l’expérience du combat antifasciste, rencontrez l’équipe de PAPRIK@2F lors de la Nuit Européenne des Chercheurs à Dijon : Jean VIGREUX, professeur d’histoire contemporaine, responsable scientifique du projet PAPRIK@2F, Aurelia VASILE, chargée de projet et Victor LAGARDE, archiviste.

 

* PAPRIK@2F : Portail d’Archives Politiques de Recherches d’Indexation du Komintern et des Fonds Français. Ce nouvel outil en ligne indexera différents fonds d’archives éclatés dans le monde entier pour en centraliser les résultats. Une simple recherche offrira une cartographie des archives sur le sujet et pourra faire naître à l’esprit de nouveaux sujets de recherche. Pour les particuliers dont les aïeux ont combattu en Espagne, PAPRIK@2F est une source pertinente pour les recherches. Ce projet est financé par l’Agence Nationale de la Recherche et porté à Dijon.

 En savoir plus et suivre l’actu de PAPRIK@2F :

Et si on défiait les enfants au Memory !

Les scientifiques ont remarqué que les enfants de 6-7 ans mémorisent moins bien les images que les adultes. Qu’ils se souviennent moins bien des lieux aussi… Et pourtant, paradoxe ! Ils défient les parents au Memory, jeu de mémoire visuel et spatial. Comment est-ce possible ? Les enfants ont-ils des « trucs » ? Pour le savoir, venez rencontrer Bob French, chercheur, lors de la prochaine Nuit Européenne des Chercheurs.

Mais d’où peut bien venir cette idée de surprenante recherche ? « Un jour, je rentrais de mon travail, mon fils de 6 ans m’a invité à jouer avec lui au jeu de Memory. J’ai perdu… Je me suis dit que j’étais fatigué ou pas concentré ! Mais cet échec se reproduisait à chaque fois ! Il me fallait comprendre pourquoi ». Robert French, dit Bob, est chercheur en modélisation informatique de comportement. Il tente de comprendre comment fonctionne notre cerveau et plus justement notre mémoire, pour établir des modèles.

Objectifs : comprendre les mécanismes de notre mémoire par le biais de réseaux de neurones artificiels.

Robert French, Directeur de Recherches, LEAD (uB-CNRS)

La mycorhize : une alternative aux engrais, testée sous notre TRAM

Depuis la fenêtre de son bureau, le biologiste surveille. Son expérience se situe sur les rails du tramway. Son matériel ? Une pelleteuse et plusieurs petites mains. Daniel Wipf, physiologiste et biologiste végétal à l’uB, étudie des champignons présents dans la terre depuis des millions d’années.

La mycorhize est un organisme naissant de la rencontre entre un champignon et une racine. Vieux de 450 millions d’années, les vertus environnementales de ce micro-organisme n’avaient jusqu’alors jamais été mises à l’épreuve dans le cadre urbain. Elles le sont, à Dijon, entre les rails de notre TRAM !

Les études sur les mycorhizes portent essentiellement sur trois objectifs : réduire la fréquence d’arrosage, réduire la fréquence de tonte et obtenir un gazon plus résistant sans utiliser d’engrais. D’autres villes équipées de tramways soulèvent également cette problématique. Les résultats de l’expérience dijonnaise sont très attendus et devraient être utiles sur le plan national.

À la Nuit des Chercheurs, sur un terrain miniature, vous observerez des cultures de champignons. Daniel Wipf, vous révèlera tous les secrets et bienfaits de la mycorhize si peu connue du grand public et pourtant présente tout autour de nous.

Quand la météo joue avec Bacchus

Benjamin Bois regarde le ciel. Il n’est pas météorologue mais question climat, il s’y connait. En viticulture aussi. Chercheur à l’Institut de la Vigne et du Vin à l’uB (IUVV), l’objet de son étude porte sur le rôle du climat sur le terroir et son impact sur la qualité du vin.

La question se pose aujourd’hui mais aussi demain. Quel sera le climat dans quelques années ? Comment prévenir son impact sur les exploitations de vin ? L’IUVV travaille sur trois niveaux d’échelle. Le village viticole tel que Saint Romain, la région de bourgogne et l’international.
Nos chercheurs bourguignons participent à projet européen nommé « VINTAGE ». Il est mené en collaboration avec le Centre de Recherche en Climatologie de Dijon, l’INRA d’Avignon, l’Université technologique de Vienne et trois laboratoires de recherche italiens. La finalité de ce projet est de concevoir un outil de décision pour les viticulteurs grâce à la mise en service d’une base de données climatique… Cet outil permettra aux viticulteurs d’anticiper le climat de manière géolocalisé. Ainsi ils pourront prévoir les mesures à prendre pour protéger leurs parcelles de vignes.

Pour le « cru 2014 », de la Nuit Européenne des chercheurs, Benjamin Bois et ses collègues vous invitent à valider les expériences effectuées sur cet outil de décision. À partir de simulations de maturations, de maladies et de croissance du raisin, venez faire des mesures sur des pieds de vignes et évaluez les données. Pour un soir, vous serez l’apprenti vigneron 2.0 !

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